La pagode du château de Chanteloup (Indre-et-Loire)
La France, bien qu’elle ne soit pas le premier pays auquel on pense pour les pagodes, en abrite quelques-unes de toute beauté. Ces édifices, souvent liés à des communautés bouddhistes, offrent une porte d’entrée vers la culture, le culte et l’architecture de l’Asie du Sud-Est.
Nostalgique d’un ancien voyage ou prélude à un premier voyage en Indochine ? N’hésitez pas à franchir les portes de ces lieux d’évasion 100% locaux (renseignez-vous avant de passer) !
Elles se valent toutes, mais voici une liste non exhaustive de ces pagodes qui méritent le détour.
On commence par la plus ancienne et la plus atypique. Située dans le Bois de Vincennes, la pagode de Vincennes n’est pas du tout une pagode traditionnelle. Elle résulte en effet d’une histoire bien particulière : ses bâtiments principaux étaient à l’origine les pavillons du Cameroun et du Togo lors de l’Exposition Coloniale Internationale de 1931. Après l’exposition, ils ont été reconvertis en lieu de culte bouddhique et abritent aujourd’hui le siège de l’Union Bouddhique de France.
La pagode accueille le plus grand Bouddha d’Europe, recouvert d’or et mesurant plus de 9 mètres avec son socle.
Avant de devenir le plus important centre bouddhique de France, la pagode de Vincennes était l’ancien pavillon du Cameroun-Togo durant l’Exposition coloniale internationale de 1931.
Située à l’ouest de Paris et signifiant « cœur en paix », la pagode Tinh Tam est un temple bouddhiste zen construit avec des techniques traditionnelles. La structure est remarquable puisqu’elle comporte des arbres de 800 ans. Etagée sur trois niveaux, on y découvre des statues recouvertes d’or, une chapelle, un clocher en forme de stupa contenant une relique de Bouddha. Enfin, dans le jardin, se trouve un grand Bouddha couché et doré.
La pagode Tinh Tam de Sèvres
Direction le Nord désormais où émergent des plaines de Flandres, un bâtiment laotien !
Fondée par l’association bouddhiste Lao du Nord de la France en 2014, la pagode Wat Lao Bouddhaviharn est un lieu de culte et de rencontre pour la communauté laotienne de la région. L’architecture de la pagode est typiquement laotienne, avec des toits incurvés, des ornements colorés et des statues de Bouddha. Dès l’entrée, on est accueilli par deux dragons majestueux qui encadrent la porte. À l’intérieur, on découvre une salle de prière décorée de fresques murales représentant des scènes de la vie du Bouddha.
Située dans le sud-ouest de Lyon à Sainte-Foy-lès-Lyon, elle est la résultante d’un projet associatif débuté le 1er juillet 1981. D’abord logée à Vénissieux, puis installée à Villeurbanne, l’association acquit un terrain de 1530m2 en 1982, puis un second en 1992 à Sainte-Foy.
Cette pagode comporte plusieurs éléments remarquables, comme un don d’une famille thaïlandaise d’une statue de Bouddha dorée haute de 2m20 et surtout d’une statue en pierre taillée de la déesse Avalokiteśvara, pesant plus de dix tonnes. Cette statue revêtue de feuilles d’or et d’une hauteur d’environ 6 mètres est l’œuvre du sculpteur-architecte français Gouvain. On remarquera aussi un très beau jardin lumbini en terrasses (village népalais où serait né le prince Siddhārtha Gautama, fondateur historique d’une communauté de moines errants qui donna naissance au bouddhisme).
La pagode fut touchée par un important incendie dans la nuit du samedi au dimanche 18 juin 2006. La nouvelle toiture fut inaugurée en juin 2011 après cinq années de collectes de fonds et de travaux nécessaires.
Direction le sud du pays à la découverte surprenante de cette pagode laotienne, construite sur le modèle du Vat Xieng Thong de Luang Prabang, datant du XVIème siècle.
Cette pagode dont le projet de construction a été lancé en 2001 a pris forme avec ces parois en teck et dorés, provenant de l’île de Bali. Ils ont été installés par les ateliers Férignac, une entreprise spécialisée dans la charpente, située en Dordogne.
La pagode Vat Xieng Thong de Montpellier | Photo : Centre culturel Vat Xieng Thong de Montpellier
Située à Saint-Herblain, c’est la seule pagode de tout l’ouest du pays ! Ouverte en 1987, elle est remarquable par son imposant portail rouge, par son très beau jardin composé de très vieux bonsaïs, d’un bâtiment central massif aux toits incurvés et d’un Bouddha de 2m50 de haut.
C’est un monument unique niché au cœur de la vallée de la Loire. Cette pagode, construite au XVIIIe siècle, est un vestige de la demeure du Duc de Choiseul, ministre de Louis XV. Avec ses 149 marches, elle offre une vue imprenable sur la vallée de la Loire du haut de ses 44m. Cependant, ce n’est pas une pagode, car elle doit en effet cette appellation à sa silhouette générale qui évoque les « chinoiseries » de fantaisie en vogue au XVIIIe siècle.
C’est un bâtiment qui détonne parmi les immeubles haussmanniens cossus du 8ème arrondissement de Paris. C’est un immeuble dans ce style qui est d’abord construit en 1880, en place d’une ancienne pagode. Mais c’est dans les années 1920, qu’un marchand d’art chinois fortuné, Ching Tsai Loo, décide de racheter l’immeuble et de le transformer en palais asiatique luxueux. Il garde la structure d’origine mais ajoute deux étages, des avant-toits courbés et recouvre le bâtiment de couleurs et de décors typiques.
Façade principale, sculpture de dragon et portail d’entrée de la pagode de Paris – Maison Loo.