6 août 2016, Rio de Janeiro, Brésil. Les JO d’été de Rio venaient de débuter par la cérémonie d’ouverture de la veille. Dès le lendemain, déjà un événement historique pour l’olympisme et surtout pour le Vietnam. Retour sur cet exploit.
Hoang Xuan Vinh est né en 1974 à Sontay, un village des faubourgs de Hanoï. Il grandit très vite sans sa mère qui meurt lorsqu’il a à peine trois ans. Élevé par son père militaire, ce dernier l’inscrit à une école militaire dans laquelle il s’exerce à plusieurs sports. Parmi le badminton, le volley ou le tennis de table, Hoang Xuan Vinh s’intéresse très vite au tir : “Je me suis assez rapidement aperçu que j’étais un bon tireur. Alors du coup, je me suis lancé dans cette discipline, qui est pourtant très exigeante”.
En 1998, il s’illustre une première fois en intégrant l’équipe nationale de tir. Il dira que : “cette activité n’était pas innée en lui mais qu’avec de la persévérance et de la rigueur, il irait sûrement loin”. Suite à ce premier succès, il deviendra officier militaire et puis tireur d’élite pour l’armée vietnamienne. Il remporte en 2000 son premier titre national de tir sportif, puis en 2001, obtient une médaille d’or des Championnats d’Asie du Sud-Est.
Lors de sa première participation aux JO, ceux de Londres en 2012, il manque la finale du pistolet à 10 mètres pour un point. Il termine surtout à la quatrième place en manquant la médaille olympique dans l’épreuve du pistolet à 50 mètres, pour seulement 0.1 point !
Loin de se décourager, il retente sa chance aux JO en 2016 et cette fois-ci ça passe ! L’épreuve consiste en deux tours pour chaque joueur équipé d’un pistolet à air comprimé de 10 mètres de distance en position debout : une manche qualificative qui se joue d’abord en 60 tirs puis, une finale en 20 tirs. Hoang Xuan Vinh parvient facilement à se qualifier, mais en finale il est devancé par son adversaire brésilien d’origine chinoise, Felipe Almeida Wu (qui joue donc à domicile) sur les 19 tirs, mais lors d’un ultime tir, Hoang Xuan Vinh réalise un tir presque parfait et dépasse de 0.4 points (202.5) la note finale de son concurrent (202.1).
Après sa victoire, il déclare devant les caméras : « Gagner cette médaille d’or, c’est le souvenir de toute une vie”, puis il rajouta : “C’est inoubliable, parce que c’est la première médaille d’or du Vietnam. Mon adversaire brésilien était très rapide et plus fort. Mais je me suis seulement dit ‘Essaye, essaye, essaye !’ Sur le dernier tir, je n’ai pas pensé à l’or ou à l’argent, j’ai juste pensé ‘Essaye ! ».
Il ramène ainsi pour le Vietnam, sa toute première médaille d’or olympique depuis la participation du pays aux jeux olympiques en 1952, à Helsinki. Il est aussi le premier double médaillé olympique du pays avec également une médaille d’argent décrochée au pistolet à 50 mètres. Avec cette médaille d’or, une première boucle est achevée, après la médaille d’argent en taekwondo féminin 57 kg de Tran Hieu Ngan lors des JO de 2000 à Sydney et celle de Hoang Anh Tuan en haltérophilie masculine en 56 kg à Pékin lors des jeux de 2008.
Le 16 août 2016, la République socialiste du Vietnam organise une réception gouvernementale pour ses faits d’armes. Durant cette journée, il fut décoré de la médaille de l’ordre du Travail, l’une des plus importantes distinctions du pays. Le journal le Monde citait : « Il fallait bien un militaire, et une épreuve d’armes, pour conquérir la première victoire olympique d’un pays où l’armée joue encore un rôle structurant, quatre décennies après l’admission du Vietnam réunifié aux Jeux ».
Sources : site officiel des Jeux Olympiques, journal le Monde.