Kampot est une ville située dans le sud du Cambodge, une ville sans histoire, mais renommée par les gastronomes pour son fameux poivre. Découvrez son histoire et sa spécificité.
Le poivre est une épice qui pousse via une liane tropicale (le piper nigrum) qui produit les baies tant convoitées. Le terroir de la région de Kampot et de Kep est spécifique, grâce à la brise de mer, au soleil et à la limitation des précipitations qui lui a donné la saveur particulière à ce poivre. D’un arôme unique, il est demandé par des restaurateurs à travers le monde. En Asie, le poivre de Kampot fait face à une forte concurrence, avec le poivre du Vietnam, notamment celui du delta du Mékong et du poivre du Sichuan, en Chine.
En avril 2010, il devient le tout premier produit cambodgien à bénéficier d’une IGP européenne (Indication géographique protégée). Une décision qui encourage le maintien de cette culture qui a failli disparaître, et qui protège surtout la véritable origine du poivre de Kampot.
Le poivre pousse de manière particulière via une liane qui s’agrippe à un “arbre tuteur”. Le poivre se présente sous forme de grappe de baies. Avec le clou de girofle, la cardamome ou la vanille, le poivre est l’une des épices les plus historiquement recherchées.
Les vertus du poivre sont nombreuses et reconnues : facilite la digestion, a des effets aphrodisiaques, aide à prévenir et à combattre certains cancers, possède des vertus antidépressives, mais aussi sert à lutter contre les rhumes et la toux…
Même si des traces de culture et de consommation sont attestées dès le 13ème siècle durant la période fastueuse de la civilisation khmère, la culture du poivre est véritablement arrivée dans cette région à la fin du 19ème siècle. L’histoire retient que c’est suite à la guerre d’Aceh (nom d’une province indonésienne, située à la pointe Nord de l’île de Sumatra, tristement connue pour avoir été aussi ravagée par le tremblement de terre et le tsunami de 2004), que la production est exportée sur cette portion des côtes cambodgiennes. En effet, le sultan d’Aceh avait délibérément incendié l’ensemble des cultures de la province indonésienne, pour ne pas la laisser aux mains des colons hollandais, qui occupaient alors à ce moment-là, de ce qui est devenue l’Indonésie.
Durant l’époque coloniale française, l’exploitation du poivre est principalement destinée à l’exportation vers la France, même si celui-ci était souvent limité en raison de la concurrence du poivre cultivé à l’époque par les colons français en Cochinchine dans le Sud du Vietnam.
Le poivre de Kampot, à l’image du pays et de son peuple, connaît ses heures sombres durant la période des khmers rouges, où des champs entiers sont détruits pour la riziculture. Sa sauvegarde est due à l’acharnement de certaines familles à conserver la culture. Depuis, grâce à la multiplication de coopératives, le poivre de Kampot gagne la faveur des papilles du monde entier.
On recense 4 principales variétés :
Plusieurs fermes coopératives ouvrent leurs portes, et elles vous feront découvrir ce véritable savoir-faire, demandez-nous les adresses en commentaires !