La fête de la mi automne est une des fêtes traditionnelles les plus attendues au Vietnam et a lieu au milieu du mois d’août lunaire, quand la lune est la plus ronde et la plus lumineuse. C’est un grand moment de réunion familiale.
En contemplant la lune, on se raconte des histoires, comme des souvenirs de récoltes, des légendes de la lune, des anecdotes familiales, tout en dégustant les gâteaux de lune. Mais comment est né ce gâteau ? Quelle symbolique comporte-il ?
L’origine de la dégustation du gâteau de lune vient de Chine, où sa légende est tenace depuis le 14ème siècle. Zhu Yuanzhang devenu l’empereur Hongwu avait fait renversé la dynastie mongole des Ming, en soulevant la foule avec des messages appelant à la révolte. Ces messages arguant le peuple, étaient dissimulés à l’intérieur de ces pâtisseries, seulement mangées par le peuple Han (ou chinois). Cette révolte avait eu lieu au moment de la pleine lune annuelle, et de ce fait, on déguste le gâteau de lune durant cette période.
Si le Vietnam a suivi cette tradition, c’est en partie du au fait que le pays utilise traditionnellement le calendrier luni-solaire sino-vietnamien et a été fortement influencée par la culture chinoise.
Ils ont souvent une forme ronde, qui représente selon l’esprit vietnamien la lune, le ciel, la perfection et la réunion. La forme carrée est aussi répandue, il représente la symbolique de la terre.
Les deux formes se retrouvent souvent dans une boite de gâteaux de lune, signifiant l’harmonisation du ciel et de la terre, synonyme de vie paisible, de bonnes récoltes et d’un avenir prospère. A la surface des gâteaux, on retrouve des motifs très délicats de fleurs, de mosaïques ou des lettres de Confucius sur la santé, le bonheur ou le succès.
Il existe deux croûtes différentes : le premier est le plus courant, le « banh nuong », qui possède une croûte couleur marron caramel. Car il est cuit sur la surface à la dernière étape de confection, quand le gâteau est déjà moulé.
Le « banh deo » a quant à lui, une couleur blanche et une croûte en farine de riz gluant.
La farce est traditionnellement composée d’haricots verts, d’œuf salé, de grains de lotus. Une variante, celle du « thâp câm » est faite à base de dix saveurs : du « lap suon » (saucisse vietnamienne), un peu de courgette, du lotus confit, de feuilles de citronnier, de sésame, d’anacardier, de grains de courgettes, de noix de coco et d’un peu de gras.
Les gâteaux de lune sont surtout plébiscités par les enfants. Les adultes rivalisent d’innovation en confectionnant des gâteaux de lune aux formes attirantes, par exemple sous forme de petits animaux (cochons, lapins ou carpes), aux couleurs différentes, etc. De nos jours, les gâteaux traditionnels se font rare et sont produits de manière industrielle, souvent disposés dans des coffrets, certes esthétiques mais très souvent sur emballés.
Enfin, il faut toujours déguster le gâteau de lune avec un thé, car ce gâteau est roboratif et comporte souvent du gras. A consommer avec modération donc, tout en profitant de ce merveilleux moment de partage avec ses proches.