« Apsara », ce nom résonne à nos oreilles comme le titre d’un conte ou celui d’une légende. Ces trois syllabes justifieraient à elles seules la découverte du Cambodge tant elles sont évocatrices de grâce et de sensualité. Ces nymphes célestes, incarnant le plaisir des sens et de l’esprit, sont d’ailleurs largement représentées en bas-relief sur les murs des temples khmers et notamment ceux d’Angkor.
Prenant son origine dans la culture hindouiste qui prédominait à l’époque où Angkor était capitale de l’empire Khmer, la danse Apsara est un véritable symbole de l’identité khmère. Tradition millénaire datant de l’apogée de la culture khmère, cette grâce féminine a été créée pour séduire et divertir les rois khmers. Subissant la loi du régime totalitaire des khmers rouges dans les années 70, cet art a subi une sanglante répression.
Entre 1975 et 1979, près de 90% des musiciens et danseuses ont disparu. Sur les centaines de chorégraphie existantes avant 1975, très peu ont pu être conservées. Pourtant, dès la fin du régime, les Apsaras ont refait surface, décidées à ne pas laisser périr la fierté du Royaume. Depuis une vingtaine d’années, la danse classique khmère renaît ainsi peu à peu de ses cendres. La fille aînée du roi Norodom Sihanouk, la princesse Bopha Devi, contribua pour beaucoup à cette résurrection. Danseuse-étoile renommée, elle fut chargée par son père, en 1991, de reconstituer le Ballet royal d’autrefois. Récompense de cet effort, la danse a été inscrite au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2003.
Votre découverte du Cambodge et de sa culture serait incomplète sans assister à un spectacle de danse apsara. Représentant l’un des aspects les plus délicats de l’âme khmère, la danse apsara est extrêmement saisissante visuellement. Ces nymphes coiffées d’or, portant des costumes somptueux et scintillants, exécutent une chorégraphique très précise, rigoureuse et terriblement sensuelle. Les danseuses apsaras centralisent leurs mouvements lents et imprégnées autour des mains et des pieds, tout en ayant le dos cambré. Leurs mouvements sont accompagnés de séries de bonds gracieux et des poses représentant certains symboles universels. Vous vous apercevrez alors que c’est un art qui n’est pas sans peine. Il faut travailler dur chaque jour pour incarner la perfection !
Vous pouvez d’ailleurs vous rendre compte de la difficulté de l’apprentissage pour reproduire parfaitement les différentes figures et positions de cette danse ancestrale en participant à une rencontre culturelle avec les Danseuses Célestes de l’Ecole des Apsaras de Siem Reap.