Il y a quelques mois, nous vous avions parlé du sinh, le costume traditionnel des femmes laotiennes, taillé le plus souvent dans la soie. Aujourd’hui, nous allons donc vous parler de la soie laotienne.
De tradition chinoise datant de plus de 2500 ans av JC, la soie a fait son apparition au Laos avec les premières immigrations chinoises et avec l’apparition des premières routes commerciales entre l’Empire du Milieu et le Royaume au Million d’Eléphants. Coup d’œil sur ce précieux morceau de tissu dont une légende veut que ce soit une princesse laotienne qui la première aurait dévidé un fil à partir d’un cocon tombé dans sa tasse de thé.
Un artisanat ancestral
La soie laotienne, qui fait partie des soies sauvages, se définit par sa méthode de fabrication exclusivement manuelle et artisanale. D’aspect plus brute, plus naturelle et moins lissée, la soie laotienne est une matière noble, vivante, et majoritairement 100% bio. On trouve encore un peu partout au Laos, la sériciculture organisée en de petites unités de production, souvent familiales.
Teinture et filage sont réalisés manuellement. Quant au tissage, c’est également de l’artisanat pur mais qui demande une grande dextérité. En effet, une tisserande réalise seulement un à deux mètre par jour et on peut compter une semaine pour des motifs plus complexe. Plus les motifs sont difficiles plus le temps est long et certaines écharpes de grand format sont réalisés en un mois.
Aussi, vous ne trouverez pas deux ouvrages identiques car chacune des pièces créées est propre à l’habileté de la fileuse, de son inspiration, de la pression de ses doigts au moment du filage, ainsi que de la technique de jointure des fils utilisés. Autant de gestes inimitables qui définissent l’identité de la tisserande.
Percez les secrets de la soie laotienne
Lors de votre séjour au Laos, il est très facile d’inclure dans votre programme la visite d’une petite unité de production artisanale afin de comprendre les différentes étapes qui mènent à la réalisation d’une pièce de soie laotienne. Quelle ne sera pas votre surprise de découvrir qu’un couple de papillons, c’est un carré de soie. En effet, un papillon, c’est 300 oeufs qui donnent 300 vers à soie, donc 300 cocons et 450 kilomètres de fil !
Vous pouvez même, comme à Luang Prabang, suivre à la demi-journée ou à la journée des ateliers qui permettent de découvrir la beauté et les secrets des textiles laotiens : teinte naturelle à base d’écorces, fleurs, graines, bois …, filage, tissage ou batik. Le batik est une technique d’impression héritière de techniques mises au point durant des siècles. Les artisans de batik sont des trésors vivants aux gestes virtuoses alliant précision et régularité avec la souplesse, l’intuition et les variations manuelles qu’aucune technique mécanique ne sait imiter.