L’automne 2020 est le soixante-dixième anniversaire de la bataille de la RC4, avec Dien Bien Phu une défaite majeure du Corps expéditionnaire français en Indochine. À cette occasion, Amica Travel revient sur cette fameuse bataille et sur les mystérieuses régions du Nord-Est Vietnam où elle se déroule du 1er au 17 octobre 1950.
Les prémices de la bataille
La première grande offensive vietminh se déroule le 25 juillet 1948 sur la RC3 lors de l’attaque du poste de Phu Tong Hoa. Établi non loin de Bac Khan au croisement de la piste de Ba Be, le poste est assailli de nuit par plus de trois milles fantassins du Vietminh, à l’aube les Légionnaires résistent toujours et l’assaillant se replie. Suite à cette attaque, l’état-major décide l’évacuation de la RC3 et rassemble ses forces sur l’axe Cao Bang – Lang Son. Les Vietnamiens optent pour la technique du harcèlement et pour se faire créent le régiment 174, le régiment de la RC4, commandé par le fameux colonel Dang Van Viet, également nommé ‘Tigre Gris de la RC4’, Napoléon vietnamien, Roi de la RC4 ou le général sans étoiles.
Une bataille d’usure et d’embuscade
Entre temps, les Français optent pour la technique du renforcement et continuent les travaux de fortification de l’axe de la RC4. Elle devient, malgré tout, la voie la plus sanglante d’Indochine. Le boulevard de la mort, la route sanglante serpente sous des barres rocheuses, des falaises, le long de cols escarpés aux hauteurs recouvertes de brousse, elle se prête parfaitement aux embuscades. Les convois en direction de Cao Bang, chargés de vivres, de munitions et souvent encombrés de civils sont régulièrement attaqués. Quelques villes garnison ponctuent la voie, dont Dong Khe et That Khe. En juin 1949, le général Revers préconise l’abandon de la zone frontalière mais son plan est repoussé par M. Pignon, haut-commissaire de France en Indochine, pour qui une retraite équivaut à perdre la face. En 1950, suite à de nouvelles attaques vietminh réussies, le plan du général Revers d’évacuer est adopté, mais il est trop tard. Giap et le colonel Viet adoptent les principes de l’Art de la Guerre de Sun Tzu : l’ennemi avance, nous reculons. L’ennemi s’arrête, nous le harassons. L’ennemi est fatigué, nous l’attaquons. L’ennemi se replie, nous le poursuivons.
Une stratégie périlleuse
Le plan du général Carpentier, un nouveau chef d’état-major ne connaissant pas le pays et le terrain prévoit d’attirer le Vietminh vers Thaï Nguyen (opération Phoque) pendant qu’une colonne doit évacuer Cao Bang ville et une autre de secours venant de Lang Son (les colonnes Charton et Lepage) doit la rejoindre à Dong Khe, un bourg de la RC4 (opération Tiznit). Le plan s’avère désastreux, les deux colonnes ne peuvent pas se rejoindre, elles se divisent en sous-colonnes rapidement divisées en sous-groupes s’éparpillant dans la brousse. La bataille de la RC4 n’est pas un combat classique mais une série d’embuscades meurtrières, d’attaques et de contre-attaques et de poursuites acharnées.
Un dénouement tragique
Le sort de la bataille se joue du 1er au 8 octobre autour des calcaires de Dong Khe. La colonne de secours (la colonne Le Page) décimée et affamée, constituée du 11ème Tabor et du BEP, se regroupe le 6 octobre à Coc Xa après les combats du Na Keo. Coc Xa, sombre cirque dominé par de hautes falaises ayant pour unique sortie un étroit passage dénommé la source, va devenir le site de l’assaut le plus sanglant de la guerre d’Indochine. À Coc Xa, les Français réalisent qu’ils sont encerclés par les bataillons 249 et 308 du Vietminh, le seul moyen est de forcer le passage de la source.
Le 7 octobre, avant l’aube le BEP déverrouille la source au prix de la mort de tous les commandants de compagnie et de nombreux légionnaires. Entre les 7 et le 8, le colonel Viet et le Vietminh continuent le démantèlement des deux colonnes devenues un ensemble de petits groupes dispersés et perdus dans la brousse. Seuls quelques unités parviennent à passer à travers le dispositif vietminh et à rejoindre That Khe, un bourg au pied du funeste massif. Le 10 octobre That Khe est évacué, puis Lang Son le 17. Le désastre de Cao Bang se solde par l’anéantissement des colonnes Charton et Lepage, le nombre de tués ou blessés du Corps expéditionnaire s’estime à cinq mille hommes, deux milles prisonniers sur les trois milles d’octobre ne reviendront pas.
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je pense a tous ses militaires;quel courage loin de la france
Encore une tragédie où sont représentés nos meilleurs soldats, officiers et sous officiers, mais commandés et gouvernés par des incompétents, et DienBienPhu en sera la fin prévue d’avance.
Merci de ne pas les laisser sombrer dans l’oubli……
Un ancien du RCP.mon oncle était aussi para en
“indo…”