Le 7 juillet 2020, le site devient le troisième géoparc mondial du Vietnam reconnu par l’UNESCO, la concrétisation d’un travail de longue haleine des équipes de M. Ngoc Bao et du Comité populaire provincial.
Sa localisation
Le géoparc de Dak Nong est situé dans la province de Dak Nong, dans le sud-ouest des Hauts-Plateaux du Centre Vietnam, à la limite méridionale de la chaîne de montagnes de Truong Son (la chaîne Annamitique). Étendu sur les districts de Krong No, Cu Jut, Dak Mil, Dak Song, Dak G’Long et la ville de Gia Nghia, il fait partie du majestueux plateau mnông qui s’élève à une altitude moyenne de 600-700m, dominé par le mont Ta Dung à 1 982m.
Une histoire géologique de plus de cent quarante millions d’années
Le géoparc dénote par ses caractéristiques géologiques et sa valeur patrimoniale. Entre deux cents et cent soixante-cinq millions d’années avant notre ère, il appartient à l’ancien supercontinent du Gondwana où il est profondément submergé sous une mer marginale continentale passive, très riche en ammonite et en fossiles de bivalves.
Plus tard, entre cent quarante-cinq et soixante-six millions d’années avant notre époque, cette marge continentale reprend de l’activité à la suite d’une collision de plaques, avec des sédiments de couches rouges, des roches andésite-dacite-rhyolite éruptives et gabbro-diorite-granodiorite-granite intrusives.
Au cours des seize derniers millions d’années, le territoire redevient actif en raison d’activités volcaniques multiphasiques étendues qui forment alors une couverture basaltique sur plus de cinquante pour cent de la surface du géoparc. Cette dernière rend particulièrement fertile le sol dont des générations entières d’autochtones tirent parti pour leur subsistance avec notamment la culture d’arbres fruitiers.
Une activité volcanique qui façonne en profondeur le territoire
Au fil du temps, ce dépôt modèle les plus importantes formations de première qualité au monde de bauxite et d’autres minéraux (incluant saphir, et pierres semi-précieuses).
Entre la fin du Pléistocène supérieur et le début de l’Holocène, des éruptions volcaniques créent de spectaculaires cratères, et chutes d’eau, et le plus vaste réseau de grottes volcaniques de la péninsule Indochinoise, utilisé comme refuge par des peuples préhistoriques depuis au moins six mille à dix mille ans.
Un berceau de peuples préhistoriques, forgerons de l’Âge de pierre
Les découvertes récentes au sein de ces grottes recueillent une pléthore d’outils en pierre tels que :
- Des accessoires en forme de plat, des haches courtes, longues, et ovales à lame affûtée, des outils à écailles, des écailles et plaques de pierre.
- Des enclumes, des râpes, des pilons, des pierres de quartzite tranchantes et des morceaux de lœss taillés à la main.
- S’y trouvent aussi des poteries de différentes épaisseurs, cuites pour la plupart à basse température, friables, faites de terreau sableux fin avec des motifs variés en pointillés, tirets, ou en corde torsadée.
Nos conseils pour explorer ces terres aux mille contrastes
Idéalement, Dak Nong se découvre après un séjour dans le parc national de Cat Tien ou au Lak Lak, dans les anciennes terres des légendaires marécages du sud Dac Lac. Exploration du système de grottes volcaniques en roche basaltique de Dray Sap-Chu R’Luh, récemment enregistré par l’Association japonaise des grottes volcaniques comme le plus long du Sud-Est Asiatique au niveau de son échelle, et de son unicité.
Plongée dans l’atmosphère luxuriante de la région grâce à des modules d’aventure dans la réserve naturelle de Nam Nung et le parc national de Ta Dung :
- Escapades à pied ou à VTT d’une demi-journée vers des cascades isolées.
- Trekking de deux à trois jours vers les principaux sommets du parc en traversant des forêts encore peu touchées, de véritables hotspots de biodiversité aux innombrables espèces précieuses. Une pléiade est répertoriée dans le Livre rouge du Vietnam et la Liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) incluant éléphants, tigres, bisons, primates (notamment le Langur de François, ou le Douc à pattes noires), et oiseaux insaisissables comme le Calao bicorne, ou l’éperonnier de Germain.
- Navigation sur le lac de Ta Dung, un énorme plan d’eau émaillé d’îles vertes.
- Rencontre de divers autochtones dont les Cau Maa’ et les Mnông, desquels l’espace de la culture des gongs est reconnu comme chef-d’œuvre oral et immatériel du patrimoine de l’humanité par l’UNESCO.