Le banian est une espèce de ficus de la famille des Moracées (Ficus benghalensis). En Asie du Sud-Est et dans la zone Pacifique, sa place est considérable dans la littérature orale, dans la toponymie, les religions et les paysages, Robinson Crusoé en fait sa demeure. Sa beauté particulière et ses singularismes en font un des arbres fétiches d’Amica Travel.
Une espèce répartie à travers tout le globe
Avec le temps, la désignation banian se généralise à tous les figuiers étrangleurs : les espèces de banians comprennent essentiellement le Ficus microcarpa qui est originaire du Pakistan, de l’Inde, du Népal, du Bangladesh, du Bhoutan, du Sri Lanka, de la Chine, de Taïwan, de l’archipel malais, de l’Asie du Sud-Est continentale et insulaire, de la Nouvelle-Guinée et de d’Australie. D’autres espèces se retrouvent aux Amériques, notamment le Ficus pertusa et le Ficus citrifolia (ou figuier à feuilles courtes), présent en Floride et dans les Caraïbes.
À la croissance expansionniste
Le banian se caractérise par sa multitude de racines aériennes, pouvant avec le temps s’imbriquer sur le tronc principal, ses hauteurs sont couramment recouvertes d’épiphytes. Les racines aériennes se transforment en troncs épais et ligneux pouvant devenir indiscernables du tronc primaire. Les vieux arbres peuvent s’étendre latéralement en utilisant leurs racines d’appui pour se déployer sur de larges zones : chez certaines espèces, les racines pivotantes se développent sur une surface considérable qui ressemble à un petit bois, chaque tronc étant relié directement ou indirectement au tronc primaire.
Surnommé le figuier étrangleur
Comme les autres espèces de figuiers, les banians portent leurs fruits sous la forme d’une structure désignée de syconium. Les syconiums fournissent un abri et de la nourriture aux guêpes des figues, les arbres dépendant des guêpes pour la pollinisation. Les oiseaux frugivores dispersent les graines, cependant, de nombreuses semences tombent sur les branches d’autres arbres ou sur des édifices humains comme des temples, et lorsqu’elles germent, développent des racines vers le sol pouvant ainsi envelopper une partie de l’arbre ou de l’édifice-hôte. Pour cette raison, les banians sont parfois nommés figuiers étrangleurs. Les feuilles du banian sont grandes, coriaces, brillantes, vertes et elliptiques. Comme la plupart des figues, le bourgeon de la feuille est recouvert de deux grandes écailles.
Pourvu de maintes vertus et de symboles religieux
Le banian rentre dans la composition de nombreux remèdes en médecine ayurvédique : sa sève, ses feuilles ou son écorce sont utilisées pour des décoctions, des tisanes, des baumes et autres palliatifs. Les utilisations médicinales incluent la guérison des bilieux, des ulcères, de l’érysipèle, des vomissements, de la fièvre, des inflammations, de la lèpre, des hémorroïdes, des maladies du nez, de la gonorrhée, de la syphilis, de la dysenterie et de l’inflammation du foie.
L’étymologie de banian s’origine d’Inde où l’ombre de l’arbre est appréciée par les Banyans (ou Baniyas), une communauté de commerçants. Dans l’hindouisme, l’ombre du banian est le lieu de repos du dieu Krishna ; le bouddhisme aborde sa nature épiphyte, comparant le fait que le banian supplante un arbre-hôte à la manière dont le désir sensuel (kama) prend parfois le dessus sur les humains ; c’est sous son feuillage que Bouddha expérimente l’Eveil, il est connu sous l’appellation d’arbre de Bodhi, d’arbre de la sagesse ou arbre de la connaissance. Dans la mythologie vietnamienne les marques sombres sur la lune sont un banian : l’arbre est à l’origine planté par un certain Cuoi, or sa femme l’arrose avec une eau impure, il se déracine avec l’homme sur ses branches et s’envole vers la lune où il accompagne éternellement la dame de la lune et le lapin de jade.
Une entité empreinte à de nombreuses légendes locales
Les Cau Maa’, des minoritaires proto-indochinois du sud Vietnam, les nomment les jriis et leurs attribuent une âme complexe. D’après les légendes locales, les jriis fournissent les membres de l’homme, des jriis sortent quelques-uns des premiers hommes, d’autres fournissent des métaux, d’autres sont le siège de puissances néfastes : ils prennent, en les enlaçant puis en les étouffant, la vie d’autres arbres, ils dévorent les âmes. Nuitamment, ils auraient le pouvoir d’étirer leurs racines, de les diriger vers villages et hameaux, de rentrer dans des maisonnées et d’y ravir l’âme de certains dormeurs. Si un chamane voit un jrii s’emparer de l’âme d’un patient, il faut abattre l’arbre avec les sacrifices rituels voulus.
Les vieux banians sont connus de loin, ont un nom propre et sont au centre de bois sacrés, dans l’enceinte de pagodes ou de temples, notamment ceux du parc forestier d’Angkor.
Nos circuits pour découvrir les mystérieux banians du parc d’Angkor
Aux Marquises, sur l’île de Nuku Hiva, au nord juste en amont du somptueux village dnAtiheu, un site archéologique est gardé par un banian sacré, vieux de 500 ans, à la circonférence de 50 mètres.
Dans ses racines aériennes seraient déposés les crânes et ossements des ancêtres.
Merci beaucoup pour cette information.
C’est passionnant.
Amitiés. Cathy