Savez-vous que vous parlez quelques mots de Vietnamien ? Bê tông (béton), bu gi (bougie), ga ra (garage) en sont de multiples exemples. La France bien avant la colonisation du Vietnam a mis son empreinte dans la langue vietnamienne. Voici sa petite histoire :
La langue s’écrivait en caractères chinois et transcriptions phonétiques et c’est en 1651 que la langue vietnamienne va rencontrer sa véritable révolution avec le père jésuite Alexandre de Rhodes, prêtre français, né en Avignon, qui, dans le but d’une évangélisation, écrivit le premier dictionnaire annamite-portugais-latin. Ce dictionnaire sera la base du quôc ngu “écriture nationale”. Celui-ci est un alphabet latin augmenté de nombreux diacritiques servant à noter tant la valeur phonétique de certaines lettres que les tons de la langue.
Le rôle d’Alexandre de Rhodes
Le père Alexandre de Rhodes (1591-1660) fut l’un des premiers missionnaires de la Cochinchine. Il arriva au Vietnam en décembre 1624 à Faifo (actuel Hoi An) qui était à l’époque un port florissant d’Extrême-Orient. En quelques mois, Alexandre de Rhodes maîtrise suffisamment l’annamite pour prêcher dans cette langue. Il est tout de suite frappé par les intonations complexes de cette langue semblable, selon son expression, au « gazouillement des oiseaux ».
Le Père de Rhodes est-il, comme on le dit souvent, le seul créateur, l’authentique inventeur du quoc-ngu ? On ne saurait aller aussi loin. Ce n’est pas le Père de Rhodes qui a eu le premier l’idée de romaniser l’écriture vietnamienne ; ce n’est pas lui qui a découvert le principe du quoc-ngu . Le quoc-ngu n’est pas sorti tout armé, si l’on peut dire, du cerveau du Jésuite provençal. Il est une oeuvre collective à laquelle participèrent d’autres religieux, notamment les Pères François de Pino et Christophe Borri, les Pères Gaspar de Amaral et Antoine Barbora, ces deux derniers arrivés, du reste, en Indochine plusieurs années après le Père de Rhodes. Il n’en est pas moins vrai que le Père de Rhodes a joué un rôle capital dans cette création continue que fut le quoc-ngu .
C’est lui qui, le premier, a classé systématiquement les sons ; c’est lui qui, par ses publications, a systématisé, perfectionné, vulgarisé le nouveau mode d’écriture, précieux véhicule d’une pensée claire, admirable instrument d’affranchissement et d’enrichissement intellectuels, placé à la disposition d’un peuple avide de s’instruire et de s’avancer rapidement sur la route du progrès humain. La famille impériale du Vietnam a également souhaité via cette transcription latine de s’affranchir des caractères traditionnels chinois jusque-là utilisés, un encouragement évident afin de marquer son indépendance vis à vis de l’Empire chinois. A ce seul titre, le Père de Rhodes doit prendre place parmi les bienfaiteurs du peuple vietnamien. Mais aussi à certains voyageurs. Car c’est bien plus simple de déchiffrer des informations en vietnamien que en lao ou en cambodgien dont les écritures ressemblent pour le néophyte à des nouilles !
Après avoir passé près de 12 ans de sa vie au Vietnam, il édite à Rome le « Dictionarium Annamiticum Lusitanum et Latinum », le tout premier dictionnaire vietnamien-portugais-latin en 1651. C’est ce dictionnaire qui a jeté les bases de la romanisation alphabétique de la langue et de l’alphabet vietnamien.
Bonjour,
J’aimerais savoir ce que veut dire Hoi an et comment cela peut s ‘écrire pour être correctement prononcé en français?
Merci
johanna
Bonjour Johanna,
La cité de Hội An, veut dire “s’associer dans la paix”. Elle a été nommée lorsque la cité était à son apogée commerciale et que des marchands du monde entier se croisaient dans ses ruelles.
Vous pouvez prononcer comme bon vous semble, en enlevant tout simplement les accents vietnamiens : Hoi An. Les colons français l’ont appelée “Faifo”.
Belle semaine à vous,
L’équipe de 360 degrés, blog d’Amica Travel.