Voyager dans le Sud-Est asiatique et plus particulièrement dans la péninsule indochinoise c’est l’occasion d’observer une faune et une flore remarquable mais malheureusement menacées. Si les forêts très fournies de type tropical couvraient autrefois 75 % de la péninsule indochinoise, aujourd’hui il ne reste que 25 % de ce manteau vert.
Ce bouleversement écologique est dû à l’explosion démographique, l’exploitation forestière anarchique, les monocultures (café, poivre, riz, hévéa notamment), les guerres successives et ses 13 millions de bombes larguées sans oublier les défoliants comme l’agent orange. Malgré cela, la faune et la flore restent très riches dans la péninsule indochinoise. D’ailleurs le Vietnam est l’un des rares pays de la planète où l’on découvre encore de nouvelles espèces aussi bien végétales qu’animales. Saluons également la création dans toute la péninsule de parcs nationaux et réserves naturelles qui ont pour mission de sauvegarder ce fragile et inestimable patrimoine naturel.
Les parcs nationaux et réserves naturelles
Parcs nationaux et réserves naturelles sont les derniers sanctuaires où observer une faune et une flore tout en préservant leurs richesses. Ces territoires d’exception font le bonheur des voyageurs en quête de nature préservée. Présents sur l’ensemble des territoires du Vietnam, Laos, Cambodge et Birmanie, leur visite peut facilement s’insérer dans votre circuit de voyage dans l’un de ces pays de la péninsule indochinoise.
Au Vietnam certaines de ces zones protégées sont marines comme les parcs marins de l’archipel de Con Dao ou celui des îles Cham. La péninsule abrite également des réserves de biosphère reconnues par l’Unesco comme les lacs Tonlé Sap au Cambodge et Inlé en Birmanie, et les parcs nationaux de Cat Tien et Cat Ba au Vietnam. Quant au Laos, le pays possède 24 zones protégées nationales couvrant près de 14% du pays.
Parcs nationaux et réserves naturelles sont des territoires privilégiés pour la pratique de la randonnée et pour aller à la rencontre de populations fascinantes qui ont su vivre en harmonie avec la nature. C’est également l’occasion d’encourager un tourisme responsable engagé dans le respect de l’environnement et de la protection des territoires, porteur d’un message de solidarité en privilégiant l’économie locale.
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Arbres et plantes emblématiques de la région
Symbole de l’exotisme, le cocotier est le compagnon de voyage présent sur toute la péninsule indochinoise. Il signe le décor langoureux des plus belles plages d’Asie, nous désaltère après une belle balade et sert de matière première aux habitants pour coiffer leur habitation ou pour nourrir un riche artisanat local.
Le bambou est lui omniprésent dans la vie quotidienne des asiatiques, utilisé dans la confection de nombreux objets du quotidien. Belle et fascinante mais loin de la simple fonction de décoration, l’orchidée est une fleur présente dans de nombreux rituels en Asie du Sud-Est. A l’état sauvage, l’orchidée pousse dans les jungles qui nourrissent autant l’imaginaire des voyageurs que les populations qui y vivent. Ces dernières tirent également de la jungle leur pharmacopée traditionnelle quand des chasseurs d’arômes y puissent leurs matières premières naturelles parfumantes comme l’ ylang-ylang.
En savoir plus : 5 fleurs emblématiques d’Indochine
L’histoire du saola
Le saola (Pseudoryx nghetinhensis) est un cousin des bovins, d’apparence proche de l’antilope, qui a été découvert seulement en 1992 dans les forêts de Vu Quang, à la frontière entre le Vietnam et le Laos. Elle constitue l’une des plus spectaculaires découvertes zoologiques du 20ème siècle. On raconte que l’équipe avait repéré un crâne aux cornes inhabituelles dans une maison de chasseur et sentit immédiatement qu’il y’avait dans cette région un animal extraordinaire encore non découvert.
Il s’agit effectivement d’un animal secret, très difficile à apercevoir, vivant dans les forêts les plus reculées de la cordillère annamitique. Face aux menaces de la déforestation et du braconnage illégal, le saola est devenue une icône de la biodiversité dans la chaîne de montagnes annamitiques. On estime son effectif entre 100 et 200 spécimens, pour l’instant protégés, tant bien que mal dans le parc national de Vu Quang. Affaire à suivre.
L’éléphant, animal iconographique de la péninsule indochinoise
Si jadis, l’éléphant d’Asie déambulait dans toute la péninsule indochinoise, aujourd’hui sa population a dramatiquement chutée. Pourtant nulle part ces animaux massifs n’étaient plus vénérés que dans la péninsule indochinoise, en particulier en Thaïlande, en Birmanie et au Laos qu’on appelait autrefois le « royaume au million d’éléphants ».
Les quelques éléphants sauvages qui restent trouvent refuge dans les forêts denses ombragées où la nourriture et l’eau sont en suffisance. Il est très rare de pouvoir les observer dans leur habitat naturel, toutefois vous pouvez approcher ces pachydermes dans des sanctuaires qui leur sont dédiés. Attention à choisir les lieux de conservation des éléphants qui bannissent les balades à dos d’éléphants.
Le culte de la baleine, une spécificité vietnamienne
Si vous vous rendez sur la côte du centre du Vietnam entre Nha Trang et Quy Nhon vous aurez peut-être l’occasion d’entendre parler du culte de la baleine qui consiste à un ensemble de cérémonies honorant l’esprit d’un cétacé échoué sur le rivage. Un « fils de la baleine » est alors nommé pour porter le deuil et un petit temple est édifié à l’endroit où est enterrée la carcasse du cétacé. En vous rendant dans la baie de Van Phong où se trouve la bien nommée île de la baleine vous pouvez découvrir de petits villages de pêcheurs où se trouvent des temples rendant le culte à ces mammifères marins.
Une faune et flore en danger
Cette grande diversité faunique et floristique est malheureusement aujourd’hui largement menacée. Les principales menaces à la biodiversité proviennent de l’exploitation forestière effrénée, de la conversion des forêts en plantations et cultures, de la pression démographie et du braconnage d’espèces protégées.
Dans la péninsule indochinoise, le commerce légal et illégal des animaux sauvages mais également de plantes rares met en péril la survie de milliers d’espèces végétales et animales. La demande est intarissable, malgré tous les interdits, et pour y répondre le braconnage est constant. Victime parmi tant d’autres qui illustre cette pratique destructrice : le pangolin. Ce fourmilier au corps allongé et couvert d’écailles fait l’objet d’un braconnage particulièrement intense à destination de la Chine et est le mammifère le plus menacé au monde par le braconnage et le commerce illégal pour sa chair et ses écailles.
Beau reportage comme d’habitude ; merci !
Bonjour Marie-Hélène,
Merci à vous pour vos lectures, surtout.
Nous avons corrigé la coquille, merci !
Excellent week-end à vous !
L’équipe 360 Indochine, blog d’Amica Travel.